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La consommation de protéines n’est pas qu’une question de prix

Si les protéines végétales sont plus compétitives en prix que la viande ou le poisson, leur achat reste influencé par les a priori du consommateur.

Les protéines végétales disposent d’un potentiel concurrentiel non négligeable face au prix de la viande et du poisson. Toutefois, la viande reste la principale source de protéine consommée par les Français. Les choix à l’achat reposent donc sur un arbitrage complexe que tente de décrypter FranceAgriMer.

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S’ils choisissaient uniquement en fonction du prix, les Français privilégieraient davantage les protéines végétales face à la viande et au poisson. Sauf que « tout n’est pas qu’une question de prix », dévoile une étude publiée par FranceAgriMer le 2 mars 2025, qui s’intéresse au choix d’achat des protéines par les consommateurs. À partir d’une analyse des prix d’achat d’une sélection de produits (1), l’étude a décrypté les choix de consommation des différentes formes de protéines.

La perception du prix est « un élément clé pour comprendre l’évolution des équilibres entre les différentes sources de protéines », pourtant la « différence d’a priori des consommateurs entre les protéines relève avant tout d’un ressenti », indique-t-elle. Entre les produits carnés et les produits aquatiques, le ressenti économique domine. Cependant, lors de la comparaison entre protéines animales ou végétales, « l’arbitrage est plus complexe ».

La viande jugée plus accessible que le poisson

Entre la viande et le poisson, la question du prix d’achat ou tout du moins son ressenti est déterminant dans le choix du consommateur, avance l’étude. Or, « le poisson est réputé plus cher que la viande ». Une enquête menée en 2022 par le cabinet Le Sphinx auprès de consommateurs français a démontré que pour 76 % des interrogés, le prix du poisson, considéré comme un produit cher, limite leur consommation.

Mais en se basant sur les analyses de prix réalisées, FranceAgriMer démontre que l’« on ne peut pas affirmer que le poisson est significativement plus cher que la viande ou l’inverse ». Un constat qui vient à l’encontre de l’a priori des consommateurs. Comparant les poissons et les viandes, l’étude relève en effet que les produits les plus abordables au sein de chaque catégorie et ceux les plus onéreux présentent finalement des niveaux de prix similaires.

« La volatilité plus importante des prix des poissons et une plus forte variabilité sur leurs tarifs en rayons peuvent ainsi influencer l’a priori du consommateur quant à la cherté globale des produits », suggère-t-elle.

Le choix complexe des protéines végétales

Dès lors, le critère de prix peut « laisser envisager un positionnement intéressant pour les alternatives protéinées végétales », considère FranceAgriMer. Pour cette forme de protéine, « la gamme de produits est beaucoup plus resserrée en prix ». « En entrée de gamme à quantité équivalente, les légumineuses sont les moins chères, et en milieu de gamme les galettes de soja se positionnent en concurrent des produits tels que le jambon ou le filet de colin », démontre l’analyse.

« Au regard du prix moyen à portion équivalente, les alternatives végétales ressortent très compétitives. » Cependant, « le marché est encore limité », observe l’étude. « L’offre végétale se présente sous forme de produits bruts de consommation courante et transformés prêts à cuire. Sur ces segments, les alternatives végétales ont un potentiel concurrentiel important en matière de prix moyen par rapport aux produits d’origine animale. »

Pour FranceAgriMer, d’autres facteurs expliquent alors le faible niveau d’achat de protéines végétales : « des temps de préparation souvent longs, le manque de savoir-faire, la fonction ingrédients accompagnant des plats carnés, ou encore le côté très transformé des substituts végétaux ». Enfin, « l’arbitrage entre protéines animales et protéines végétales semble relever également des considérations environnementales, nutritionnelles et de santé ».

Globalement, les protéines végétales ressortent comme un choix plus économique que les viandes ou poissons auxquels elles sont comparées, et pourraient fortement les concurrencer si ce n’était qu’une question de prix, conclut l’étude. À noter que l’évolution du pouvoir d’achat pourrait modifier les comportements d’achats des Français à l’avenir, souligne FranceAgriMer.

(1) Étude réalisée à partir des données d’achats des ménages français pour leur consommation au domicile issues du panel Kantar Worldpanel pour la période de 2021 à 2023.

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